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Le syndrome de l’essuie-glace

Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale (SBIT) plus connu sous le nom de syndrome de l’essuie-glace est la 2ème pathologie la plus fréquente chez le coureur à pied ! Mais ce n’est pas le seul sport impacté par cette pathologie car dès que l’on court il y a un risque. La bandelette ilio tibiale est une structure conjonctive, telle une corde de guitare, se trouvant à la partie latérale de la cuisse et croisant sur son chemin une proéminence osseuse (appelé tubercule épicondylien pour les intimes). Et c’est justement dans se secteur que le bât blesse !

Symptômes

A la répétition des mouvements de flexion extension du genou ce fascia va venir compresser du tissu conjonctif (bourse séreuse essentiellement mais aussi replis synoviaux…) sur ce tubercule et aïe ça s’inflamme ! Une douleur face latérale du genou apparait. Elle oblige souvent l’arrêt de l’effort, cède immédiatement au repos et à la marche jambe tendu et est très douloureuse à la descente des escaliers même le lendemain dans la plupart des cas.

Physiopatho

Mais pourquoi cette bandelette frotte-t-elle sur mon genou ?

Bah parce qu’elle est trop tendue pardis…mais pourquoi elle est trop tendue ? Et c’est là que ça devient intéressant… il peut y avoir plusieurs causes.

Elle peut être d’origine articulaire.
La BIT s’insère en haut sur l’iliaque et en bas sur le tubercule infracondyalaire du tibia (ou de Gerdy selon l’âge de votre kiné). Une restriction de mobilité de l’une ou l’autre pièce osseuse peut donc engendrer une surtension sur la bandelette.

Elle peut être aussi d’origine tissulaire.
En effet, cette « surtension » peut être due aux structures qui viennent s’insérer sur la bandelette. Si ces structures sont-elles mêmes trop tendu elles vont tendre cette corde telle des haubans avec un mât. Et là plusieurs structures peuvent être incriminées à votre kiné de trouver lesquelles… quelques pistes, c’est souvent le Grand Fessier et le TFL (tenseur du fascia lata, qui porte bien son nom) mais ça peut être due aussi à une tension aponévrotique postérieur (plus fréquent) ou antérieur.

Et enfin elle peut être d’origine biomécanique.
Dans ce cas, c’est un déficit musculaire la cause de l’inflammation. En dynamique lors de la course on observe que le genou se déporte en dedans ce qui crée une hypermobilité de la bandelette sur la partie latérale du genou et donc une irritation. Cette cause est d’autant plus présente dans les morphotypes avec des membres inférieurs en varus (jambe arquée).

Diagnostic

Le diagnostic se fait par la présence d’une douleur face latérale du genou lors du passage du fascia lata sur le tubercule de l’épicondyle. Le kiné peut exacerber cette douleur avec un point de pression sur le tubercule épicondylien tout en réalisant des mouvements de flexion extension du genou. Elle peut être conforté par une imagerie (échographie => zone hyperéchogène ou IRM)

Traitement

Il comporte 2 parties le traitement de la cause (la plus importante) et le traitement de la conséquence càd de la symptomatologie (la douleur et l’inflammation).

Traitement de la cause

Si celle-ci est articulaire il suffira de libérer l’articulation incriminée (iliaque ant ou post ou tibia en lésion de rot méd) par une technique de thérapie manuelle qui redonnera de la liberté à votre fascia lata et stoppera la compression.
Si elle est tissulaire, des techniques myodétensives sur le GF et le TFL et des techniques tissulaires pour les aponévroses (scrapping, ventouse…) il est aussi intéressant d’aller décrocher la bandelette avec des crochets, ventouse sur toute sa hauteur et de poser du tape.

Enfin si elle est biomécanique, un renforcement des abducteurs et rotateurs externe doit être entrepris (Moyen fessier, pelvitrochantériens…) pour diminuer le valgus dynamique du genou et/ou renforcement des muscles du pied/cheville pour éviter un effondrement de l’arche interne du pied (tibial post, fléchisseur des orteils, tibial ant). La pose de tape en facilitation neuromusculaire sur les muscles cités ci-dessus peut s’avérer aussi utile au début.

Traitement des conséquences

Les 2 principales sont la douleur et l’inflammation pour cela nous avons plusieurs outils de physio laser, técar en athermie ou encore des cataplasmes d’argile. Si tout cela ne s’avère toujours pas suffisant de la mésothérapie peut être proposer dans un second temps.

Conseil & prévention

Les 5 points clés pour survivre au syndrome de la bandelette iliotibiale

  1. Couper le volume, mais garder l’intensité
  2. Fractionner les entraînements avec des minutes de marche fréquentes
  3. Choisir des surfaces irrégulières comme celles des cross-country
  4. Éviter les descentes de côtes
  5. Augmenter la cadence des pas (entre 165/min et 185/min selon les profils moteurs)
  6. Faire moins de bruit en courant

On augmentera donc le volume progressivement en étant guidé par la douleur si la gêne dépasse 4 sur EVA il faudra stopper l’effort. Si le lendemain le genou est encore très douloureux à la marche c’est que l’on a trop fait la veille !

Et le chaussage dans tout ça ?

Le changement de chaussure selon le nombre de km importe peu dans cette pathologie car les qualités d’absorption de la chaussure n’ont pas d’effet préventif sur la pathologie. En revanche si celles-ci sont déformées ou mal usées il faudra les changer car elles auront un impact sur la biomécanique du coureur. De plus, selon l’analyse de votre foulée des chaussures pour pronateur pourront être conseillées dans un premier temps afin de soutenir l’arche interne du pied et éviter son effondrement.