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Entorse de cheville : l’importance de la rééducation

Les entorses latérales de cheville sont définies comme une lésion traumatique ligamentaire de l’articulation de la cheville. C’est le ligament talofibulaire antérieur qui est le plus souvent atteint.

Il peut y avoir plusieurs ligaments et lésions associées. Cette blessure va entraîner parfois des séquelles comme les douleurs et instabilités chroniques.

Les entorses sont répertoriées selon 3 grades:

  • Grade I: entorse de cheville bénigne
  • Grade II: entorse modérée avec lésion microligamentaire (30% de récidives sur le grade II)
  • Grade III: entorse sévère, lésion ligamentaire totale

Afin d’écarter toute suspicion de fracture, les critères d’Ottawa sont appliqués:

  • Incapacité de se mettre en appui totalement ou faire 4 pas
  • sensibilité à la palpation des 2 malléoles
  • sensibilité a la palpation du scaphoïde ou de la base du 5ème métatarse.

Le nombre d’entorses de cheville en France est de 6000 par jour. Environ 40% des blessures de la cheville sont liées à la pratique sportive.
Elles représentent 15 à 45% du nombre total des blessures répertoriées dans le sport.Seulement 50% des personnes atteintes sont suivies médicalement.

Les facteurs intrinsèques:

  • limitation de la flexion dorsale
  • proprioception limitée
  • déficiences du contrôle de l’équilibre et postural.

Les facteurs extrinsèques:

  • Les sports pratiqués comme le volleyball, basketball, sports sur herbe, en corrélation avec le niveau de jeu.

Après une blessure de la cheville entre 1 et 4 ans, 33 à 55% des patients décrivent une instabilité de la cheville. 5 à 46 % décrivent des douleurs persistantes.

L’examen clinique est primordial pour diagnostiquer une entorse de cheville.
Un quick scan est réalisé (composé de plusieurs tests: drawer test, test varus forcé, test de liberté articulaire, etc…).
L’échographie a une bonne sensibilité et l’IRM sera recommandé en cas de suspicion ligamentaire de haut grade, syndesmose ou fracture.

TRAITEMENT

– RICE, PRICE(Protection, Repos, Compression, Ice, Elevation) , POLICE(Protection, Optimal Loading, Ice, Compression et Elevation): Ce sont des acronymes qui évoluent au fur et à mesure des études.
POLICE intègre une charge mécanique favorisant le mécanisme de cicatrisation. La difficulté est de trouver le bon équilibre.

Le GAME READY aura toute sa place dans cette première partie de traitement ainsi que la TECARTHERAPIE AINSI QUE LE LASER.

Les cataplasme d’argile et le KINESIOTAPING aideront également à réduire la douleur, l’hématome et l’oedème.

  • Contention : il est conseillé d’utiliser une attelle pendant 4 à 6 semaines plutôt que de réaliser une immobilisation prolongée. L’attelle semi-rigide permet la réalisation de mouvement afin de mettre en charge les tissus lésés tout en les protégeant.
  • Exercices: des exercices neuromusculaires et proprioceptifs mis en place rapidement dans la prise en charge de l’entorse ont montré leur efficacité. Ils amélioreraient la récupération, la fonction de la cheville et donneraient des meilleurs résultats, notamment sur la prévalence de l’instabilité chronique. Les exercices de coordination et d’équilibre réduisent le risque de récidive.

– Thérapie manuelle: Lorsqu’elle est pratiquée précocement, elle donne de meilleurs résultats pour récupérer la flexion dorsale associée aux exercices, que lorsque qu’on utilise les exercices seuls.

– Chirurgie: La chirurgie a de bons résultats sur les instabilités chroniques. Cette méthode est réservé aux patients n’ayant pas obtenu de résultats suite à un programme d’entrainement fonctionnel et de physiothérapie. La plupart des patients répondent positivement au traitement conservateur, la chirurgie est réservée aux patients atteints de laxité, ce qui permet d’éviter un geste invasif chez les personnes ne le nécessitant pas.

Une réhabilitation par des exercices basés sur la proprioception, la force, la coordination et la fonction mèneront à un retour plus rapide à la pratique sportive.

Pour conclure, nous pouvons dire que la prise en charge d’une entorse de cheville instable doit permettre au kinésithérapeute d’utiliser l’ensemble de ses moyens thérapeutiques, que ce soient les thérapies manuelles (mobilisation articulaire, thérapie manuelle, travail tissulaire), que la thérapie par l’exercice adaptée aux changements cinématiques rencontrés.